Quelles sont les étapes pour ouvrir un cabinet de kinésithérapeute ?

Par Nicolas , le 6 juillet 2022 - 8 minutes de lecture
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Après cinq ans d’études, vous vous retrouvez avec votre diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute et vous avez deux choix : soit vous travaillez en tant que salarié dans un hôpital ou autre établissement de santé, soit vous projetez d’ouvrir votre propre cabinet. Vous avez décidé d’exercer la profession de masseur-kinésithérapeute en tant qu’indépendant ? Voici les différentes étapes à suivre pour l’ouverture et l’installation de votre cabinet de kinésithérapie.

Devenir kinésithérapeute : quels sont les diplômes et qualités requis ?

Communément appelé « kiné », le masseur-kinésithérapeute est un professionnel de la santé qui s’est spécialisé dans la rééducation de la motricité des patients, notamment au moyen d’actes de massage (manuel ou instrumental) ou de mouvements de gymnastique médicale. Avant de pouvoir exercer le métier de masseur-kinésithérapeute, il faut détenir un diplôme d’État, mais pas que celui-ci, car un certain nombre de qualités sont également requises.

Diplôme requis pour ouvrir son cabinet libéral de kinésithérapie

Comme évoqué précédemment, pour ouvrir votre propre cabinet de masseur-kinésithérapeute, vous devez d’abord être titulaire d’un diplôme d’État de kinésithérapeute. Les études s’étendent sur 5 ans. En première année, vous pouvez suivre l’une des formations suivantes :

  • 1ère année de licence en SVT (Sciences de la vie et de la terre)
  • 1ère année de licence STAPS
  • PASS ou parcours « Accès santé »
  • 1ère année de licence avec « Accès santé » en option

Durant les quatre ans suivants, les études sont axées sur la préparation au diplôme d’État (DE), sachant qu’il s’agit du seul et unique diplôme requis pour exercer la profession de masseur kinésithérapeute en libéral.

Qualités et aptitudes indispensables pour devenir kiné

Travailler en tant que masseur kinésithérapeute indépendant ne requiert pas uniquement un diplôme d’État, car en réalité le métier de kiné est soumis à une règlementation bien précise. Régi par l’Ordre des masseurs kinésithérapeutes, l’exercice de cette profession en libéral impose de se conformer aux dispositions du Code de déontologie relatives à la kinésithérapie. À noter que le code applicable à cette activité est le 86.90E « Activités des professionnels de la rééducation, de l’appareillage et des pédicures-podologues ». Pour exercer en tant que kiné, vous devez prendre en considération :

  • Les conditions d’honorabilité : pour ne pas exposer vos futurs patients à d’éventuels dangers, vous devez remplir des conditions d’honorabilité. Pour ce faire, il ne faut pas que vous ayez déjà été soumis antérieurement à une suspension, voire à une interdiction d’exercer en tant que masseur kinésithérapie.
  • Les conditions d’aptitude physique requises pour exercer l’activité : la kinésithérapie requiert une bonne aptitude physique pour procéder à la rééducation des patients. Le kiné ne doit pas de ce fait être atteint d’une certaine infirmité ou d’une maladie qui ne lui permet pas de faire son travail correctement.
  • Les situations d’incompatibilité avec une autre activité : le cumul avec une autre activité reste possible dans la mesure où celle-ci ne le démunit pas de sa dignité, de sa moralité ou de son autonomie. La profession de masseur-kinésithérapeute est également incompatible avec une activité qui lui permet de prescrire des séances de kiné.

Ouvrir un cabinet de kinésithérapeute : quels sont les prérequis indispensables ?

Une fois ces indispensables réunis, vous pouvez enfin songer aux formalités et procédures à accomplir pour ouvrir votre cabinet de masseur-kinésithérapeute. Les étapes sont les suivantes :

  • D’abord, vous devez vous inscrire au tableau de l’ordre
  • Enregistrer son diplôme de kinésithérapeute
  • Procéder à son enregistrement auprès de l’Assurance Maladie
  • Faire le choix de son statut juridique
  • Choisir la zone d’implantation du cabinet de kinésithérapie

Inscription au tableau de l’ordre des kinésithérapeutes

Avant de pouvoir exercer en libéral en tant que kinésithérapeute, la loi française impose l’obligation de vous inscrire à titre personnel au tableau de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes. Pour ce faire, vous devez vous munir de votre diplôme d’État de kinésithérapeute et d’autres pièces justificatives. Une fois votre dossier de demande d’inscription constitué, vous pouvez le déposer directement au conseil du département dans lequel vous envisagez d’exercer en tant que kiné. L’autre alternative serait d’envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR) à l’adresse courriel du conseil départemental concerné.

Après étude de chaque dossier, le conseil de l’ordre des kinésithérapeutes statue sur toutes les demandes d’inscription, le délai d’attente est 3 mois maximum. Si votre inscription est acceptée, il vous attribue une attestation d’inscription avec un numéro RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé) qui vous identifie.

Ensuite, vous recevrez une carte de professionnel santé (CPS) de la part de l’ASIP Santé (agence des systèmes d’information partagés de santé).

Enregistrement du diplôme de masseur-kinésithérapeute

Lors de l’installation de votre cabinet de masseur-kinésithérapeute, il faut enregistrer votre diplôme en kinésithérapie dans le répertoire Adeli. Ce répertoire liste tous les masseurs kinésithérapeutes exerçant leur activité libérale dans le département.

Pour effectuer l’enregistrement du diplôme, vous devez contacter l’Agence Régionale de Santé dont vous dépendez géographiquement. Être référencé dans ce répertoire est important, car cette liste permet aux patients de découvrir chaque kinésithérapeute professionnel installé dans leurs départements.

S’enregistrer auprès de l’Assurance Maladie

Dès que vous êtes bien inscrit au tableau de l’ordre des kinésithérapeutes, vous devez procéder à l’enregistrement de votre activité de kinésithérapie en libéral auprès de l’Assurance Maladie. Pour ce faire, vous devez constituer votre dossier d’installation et convenir d’un rendez-vous avec un conseiller de la CPAM.

Les formalités à accomplir avec ce dernier dépendent en grande partie de la zone d’implantation dans laquelle vous souhaitez ouvrir votre cabinet libéral.

Choisir son statut juridique

Lors de votre projet d’installation et d’ouverture de cabinet libéral, vous avez le choix de travailler seul ou de collaborer avec d’autres professionnels de la santé (ex. ostéopathe). Cela va impacter sur le statut juridique de votre entreprise. Si vous songez à exercer votre activité de kiné professionnel seul, vous pouvez envisager la création d’une entreprise individuelle, d’une microentreprise ou d’une société d’exercice libéral à associé unique (SELASU).

Par contre, si vous souhaitez travailler à plusieurs dans votre cabinet de kiné, vous devrez créer une société. Vous avez donc le choix entre différents statuts juridiques : société d’exercice libéral à plusieurs associés (SELAS, SELARL, SELAFA, etc.), société des moyens (SCM).

Immatriculation de l’entreprise

Après avoir choisi la forme juridique, vous devrez procéder à la demande d’immatriculation de votre entreprise. Pour immatriculer une entreprise individuelle ou une microentreprise, vous n’avez qu’à déclarer votre activité P0 PL auprès de l’URSSAF. Quant à l’immatriculation d’un cabinet de kiné professionnel ouvert en société, les formalités à accomplir sont bien plus longues.

Les formalités administratives pour la création de société

Si vous avez choisi le statut juridique « société », il existe un certain nombre de formalités administratives obligatoires, notamment :

  • La rédaction des statuts du cabinet de masseur-kinésithérapeute
  • La publication de l’ouverture du cabinet au journal d’annonces légales
  • Le dépôt de la demande d’immatriculation au greffe du Tribunal de Commerce

Une fois l’étape de l’immatriculation effectuée, vous recevrez un Kbis qui correspond à la carte d’identité de votre entreprise. Ce document fait mention de toutes les informations essentielles sur la société, notamment : la dénomination du cabinet, l’identité du dirigeant, le siège social, l’activité exercée (masseur-kiné dans notre cas), etc.

Astuces pratiques pour ouvrir un cabinet de kinésithérapeute

Voici quelques conseils pratiques et fiables lors de l’ouverture d’un cabinet de masseur-kinésithérapeute professionnel :

  • Choisissez bien le lieu d’implantation du cabinet : si vous souhaitez bénéficier d’aides et subventions de l’État, vous pouvez vous installer dans une zone classée « sous-dotée » ou « très sous-dotée »
  • Apprenez à bien gérer votre cabinet professionnel de kinésithérapie : faites-vous aider par un secrétaire médical au besoin afin de gérer les tâches administratives
  • Distribuez des cartes de visite à vos patients pour être plus visible, attirer de nouveaux patients et faire marcher votre business
  • Exercez à plusieurs: votre cabinet sera plus rentable et plus attractif. À titre d’exemple, un kinésithérapeute s’associe très bien avec un ostéopathe